BRAVO ELISE !!
Elise Delannoy a terminé 1ère française, 7e féminine et 67e au scratch de l'Ultra Trail du Mont Blanc, l’une des
plus grandes courses du monde, 170km et 10 000m de dénivelé en 27 heures 48 minutes et 32 secondes !
Quelques heures après l’arrivée, Elise Delannoy a fait le bilan de cette aventure extraordinaire sur sa page Facebook :
« Chose promise....voici un récap express de ces dernières 48H de folie sur cette aventure hors norme.
Vivre un rêve éveillé...
Avoir son ticket pour l'UTMB en décembre, avoir une opération du genou en Avril, se persuader que le laps de temps restant va suffire pour préparer cet ultra....et le finir de manière
impensable ! La vie nous réserve de belles surprises.
Vendredi : départ de cette aventure avec moi-même : Nico Delannoy, Hervé Michel, Pascal Lillaz, mes 3 assistants de choc m'ont déposée à 17h place de l'église pour que je me place (pas de
dossard Élite) et là averse orageuse....ça n'aide vraiment pas à se détendre.
Un peu avant 18h, Vangelis pour donner des frissons aux traileurs et spectateurs. Je réalise la chance que j'ai d'être là sur cette ligne de départ.... 18h, bim, un nombre incroyable de
spectateurs, ambiance dingue! Je vois Géraldine Prost, pas le temps de discuter, rapide encouragements mutuels. Je me place derrière Beth Pascall athlète anglaise rencontrée au camp Salomon
WMN pour être dans le bon wagon avec l'idée de démarrer la montée aux Houches cool, gérer la nuit et tenter de tout donner dès le levé de soleil (ma stratégie qui a fait peur à beaucoup
!)
Le passage à St Gervais était digne d'un tour de France, un public en furie, j'ai le smile, je vis le moment, ça m'a donné des ailes !
Sur 171kms : seulement 5 ravitos avec assistance extérieure autorisés donc le premier après 31kms aux Contamines, le second à 85kms à Courmayeur, le troisième à 130kms à Champex le Lac et
les deux derniers à Trient et Vallorcine sur la fin de course....donc je devais bien me charger pour bien manger.
En quittant le ravito des Contamines je sais que les pires heures m'attendaient...J'ai géré la nuit en mode "cool", je n'aime pas courir à la frontale, aucune vue de paysage et j'ai
forcément froid en haut des cols (même si j'ai des supers vêtements) le passage dans les pyramides calcaires m'a totalement déplu en version nuit mais je garde le rythme, je reste concentrée
dans les pierriers. Dans le col du Bonhomme et le col de la Seigne j'ai l'impression de ne pas avancer.... mais je garde le moral :" tu gères la nuit et tu attaques demain !"
Je quitte le ravito de Courmayeur au petit matin, où Nico me booste pour attaquer la journée après un bon petit déjeuner express.
Un petit coup de barre de 30min dans la montée vers le refuge Bertone mais qui m'a vite quitté après un café au ravito là haut. Le soleil se lève sur mon ascension du grand col Féret,
c'était magnifique !
L'envie de passer en mode guerrière me pousse à bien accélérer en descente et à appuyer en montée, j'apprends vite que ça marche et que je remonte au classement ! Alors quand sur les
conseils avisés du Salomon WMN Camp on nous dit : " la course commence seulement à la Fouly, il faut courir le plus possible et gérer les trois dernières grosses ascensions...." forcément
j'applique l'idée et hop la remontada est partie!
Je cours vite et je me sens bien sur les sections roulantes et en descente. J'attaque la montée pour Champex, et là bim, en mode "guerrière, je fonce" je double 3 filles, dont Juliette
Blanchet.
Je me mets un coup de pression: "là tu n'as plus le droit de lâcher et il faut maintenir ce rythme si tu veux remonter au ranking et espèrer pointer un top 10!"
Au ravito Nico m'apprend que je fais peur aux filles devant qui apprennent que je suis en super forme par leurs assistants. J'avoue que j''ai dû sourire 25h sur 27h.
Je repars après un ravito express en mode, je lâche rien, je sais que vous êtes beaucoup derrière le petit écran à me suivre et à halluciner (autant que moi à l'issue de la nuit blanche
où je voyais des trucs dans les arbres).
Et là, comme une révélation....je me dis que j'ai vraiment une grosse patate et que je peux tenir ses trois dernières difficultés à un bon rythme, je fais des supers
descentes, je cours sur chaque partie plates, je m'arrache sur les bâtons en côte, je me surprends dans l'ascension de Trient et Vallorcine, je suis facile et je double pas mal d'hommes,
signe que j'ai accéléré la cadence.
Après le ravito express de Vallorcine, Camille Bruyat (une super nana au passage) venue m'encourager me dit de rien lâcher que devant Rory Bosio n'est pas en forme.... du coup je cours,
je marche dans le petit chemin avant le col des Montets et là bim, elle est 200m devant moi quand j'attaque la côte, j'ai un tonnerre d'encouragements derrière (la trompette d'Hervé a portée
loin dans la montagne) et paf, je la double (me suis même excusée) À cet instant, je me dis, reste concentrée, tu gères.... Ce n'est pas fini....direction la tête au vent! fullgaz!!!
De là je reste concentrée jusque la Flégère (beaucoup de caillasse, l'obscurité arrivait) je prends le temps de prendre un dernier coca au ravito et échanger quelques mots avec les
bénévoles (j'ai dû boire 5L de coca au total !!).
J'attaque l'interminable loooongue descente jusque Chamonix en ne pensant qu'à toutes les émotions qui m'attendent sur la ligne d'arrivée....je reste concentrée pour ne pas me faire une
cheville et enfin je vois les chalets de Chamonix dans la pénombre de la frontale ! Là la suite vous l'avez vécue en live (le tout clôturé par le contrôle antidopage)
Et ce matin, interview sur le live UTMB et pour le magazine Trail Endurance Mag. Cet aprèm, cérémonie de remise des prix, moment d'émotion maximum avec 45min de sommeil en deux jours
(impossible de dormir après un ultra trail.... surtout hier, trop d'émotions !)
MERCI à vous tous !!!! Vous m'avez porté, je me suis transcendée en pensant à l'énergie incroyable que vous m'avez procurée !!
Le plus dur moment: l'attente sous la pluie au départ pleine de doute
Le plus facile : sourire pendant 25heures
Le plus dingue : l'arrivée
Le deuxième truc dingue : la capacité de mon corps à ingurgiter un nombre de trucs en même temps et en courant et de ne jamais passer en mode off.
Le plus sensationnel : faire trembler les élites devant moi qui se demande de où je débarque
Merci à mes 3 assistants incroyables qui ont assuré un suivi parfait et ont sacrifié une nuit de sommeil pour moi!
Merci Claire-Zoé Balas et Vollet Greg de Salomon pour l'intendance parfaite sur placeet les émotions partagées à l'arrivée!
Merci Arnaud Tortel pour le check stressant mais complètement efficace !
Merci à ma bonne étoile là-haut
Merci à nos deux loulous de Red Arras pour qui on se dépasse en se disant chaque fois qu'ils nous donnent une dose de boost! »
Source et Crédits photos : Page Facebook d’Elise Delannoy
Pour plus d’informations : Page Facebook d’Elise Delannoy Article paru dans la Voix du Nord
Résultats des votes pour l’élection du sportif du mois de septembre 2019
Nombre de réponses valides reçues : 946
1ère : Athlétisme : Elise Delannoy (Trail Club Nature Le Touquet) : 7e femme et 1ère française de l’ultra trail du Mont-Blanc : 2403 points
2e : Handisport : Para-triathlon : Antoine Pérel (Triathlon Club Hazebrouck)
et Olivier Lyoen, guide : 3e des championnats d’Europe de para-triathlon : 2241 points
3e : Tir : Camille Jedrzejewski (Noyon) : championne d’Europe juniors au tir au pistolet 25m : 1488 points
4e : Aviron : Audrey Feutrie (Aviron Armentières) : vice-championne d’Europe U23 en huit barré : 512 points
5e : Badminton : Sacha Lévêque (BC Chambly Oise) : vice-champion d’Europe juniors : 370 points
6e Tir : Céline et Sandrine Goberville (AS Tir Creil) : vice-championnes d’Europe par équipes (avec Mathilde Lamolle) au tir au pistolet 25m : 347
points